[Dol / EN] Les Ombres du Daymo [-10 pts]

Les rafales silencieuses se turent.

« Enfin tué/Shaimesh frappe juste/Quel bel été »

Escalier. Des pas résonnèrent. Retraite dans les ombres.

 Il était bien bâti. Il avait la casquette d'un officier humain, sur laquelle trônait impérialement une étoile à huit branche. Des cicatrices parcourait son visage anguleux, accentuant l'autorité sévère que dégageait naturellement ce faciès de meneur d'homme.

 Son cou semblait ni trop long, ni trop court. Il semblait taillé sur mesure pour soutenir la tête d'un grand leader. Ridé, quelque peu fripé. Des scarifications ondulaient dangereusement près de sa pomme d’Adam, ce qui n'était pas sans charme. Le dernier apparat était une nouvelle étoile du Chaos en pendentif, faites de dents de rats, dont les chaînes se logeait dans le coup comme des chaînes maléfiques dans la chair d'un prisonnier heureux de sa condition.

 Ses larges épaules ornaient avec force un buste brûlé, marqué, lacéré, cicatrisé dans une esthétique fresque de guerre éternelle et de violence sans borne. Ses côtes, certaines encore brisées, d'autres oscillant étrangement sans sa démarche, semblaient prêtes à décher cette œuvre depuis l’intérieur, comme un mur vivant et dansant derrière une splendide tapisserie trop fine, trop fragile. Deux bras la protégeait, l'un tendant une main, elle même tendant un pistolet bolter rouillé et ensanglanté, l'autre plaqué contre son torse meurtri, un sabre brisé entre ses doigts qui ne pouvait retenir le sang coulant lentement par des blessures qui bientôt embelliront la fresque ventrale.

 Ses jambes musclées, cachées et dessinées par un pantalon pourpre bien trop serré, bien trop imposante pour être uniquement humaine, se terminait par deux sabots griffus sur lesquels des taches de sang séchés.

 Sa démarche était noble, ardente, brûlante de haine et d'autorité presque royale, presque démoniaque.


 Du mouvement. Des sifflements. Des aiguilles. Du sang.

« Un nouveau corps / La vie qui s'échappe / Un chef est mort »

 Vingt silhouettes sortirent des ombres, et, sans un bruit, reprirent le chemin vers l'objectif, se répartissant en sombres groupuscules au rythme des ombres naissantes du crépuscule.