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| Gilgamesh 2 / Session 4: Le Carnage | |
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*Celtic_cauldron Exécuteur de Gilgamesh
Administrateur de l'Ost de la Destruction
Messages : 7857 Date d'inscription : 05/12/2014 Age : 43 Localisation : Fort Nox
| Sujet: Gilgamesh 2 / Session 4: Le Carnage Mer 25 Fév - 10:45 | |
| Secteur des Fortifications Extérieures, 270ème jour de la contre-attaque impériale, Ruche GilgameshOn leur avait promis la sueur et le sang et jamais promesse n’avait été aussi bien tenue. Bravant la mort, les balles et les obus, de jour comme de nuit, les hommes du 516ème Bataillon d’Infanterie des Forces de Défense Planétaire avaient érigé ce fragment du Mur extérieur. Très rapidement, face à la vague d’assaut des forces renégates venues des Ruches Nergal et Enkidu, les contre-attaques menées par les forces de l’Astartes et du Mechanicum n’avaient pu empêcher les compagnies lourdes des World Eaters de pilonner les positions impériales, alors que les Berserkers lançaient assaut sur assaut contre les défenseurs. Plus d’une fois, ceux-ci avaient manqué de rompre les rangs et faire retraite, mais les interventions des Space Marines et des Chevaliers, ainsi que la vigilance constante des Commissaires bataillonnaires avaient redressé la situation à chaque fois.
Le Lieutenant Redfield aida Burton à déplacer un nouveau corps au pied du Mur : celui d’un de ses chefs de groupe, Kenneth Speier. L’homme avait été un bon sergent, proche de ses hommes, efficace mais un bolt avait mis fin à sa carrière. Depuis plusieurs semaines, les hommes de la Compagnie Alpha du 516ème empilaient les corps de leurs camarades, mêlant leur chair et leur sang au mortier de la ligne de défense. Le Commissaire-Commandant Wesker avait expliqué au Capitaine Irons qu’ainsi, le sang des martyrs cimenterait encore plus efficacement la ligne impériale et que les camarades tombés continueraient à défendre la Ruche. L’homme était un bâtard arrogant: sa redingote noire, ses sempiternelles lunettes noires et ses manières dédaigneuses l’avaient fait haïr par les hommes. Mais ses talents de guerrier et son fanatisme étaient indaignables. Depuis la mort d’Irons, deux mois plus tôt, il avait pris un malin plaisir à rester sur le dos de Redfield, lequel assumait le commandement de la Compagnie par interim, et à lui rendre la vie la plus infernale possible. Il fallait reconnaître une chose : il y excellait.
Tout à ses pensées, Redfield ne vit pas arriver près de lui le Caporal Chambers, l’une des infirmières attachées à la Compagnie. Hors d’haleine, elle se posta à trois mètres de lui et le salua le plus règlementairement possible, vestige d’une formation rapide et d’un âge bien en-deçà de ce à quoi l’on aurait pu s’attendre en temps normal.
- Mon Lieutenant, j’apporte un message du QG du Bataillon. L’ennemi fait mouvement vers nous en force. - Et ? - Le Colonel Birkin ordonne de tenir la position coûte que coûte.
Redfield allait commenter l’originalité de cet ordre lorsque Wesker répondit derrière son dos :
- Répondez au Colonel que la Compagnie Alpha fera son devoir et se fera tuer sur place au nom de l’Empereur !
N’attendant même pas une réponse de Chambers, le Commissaire tourna le dos et remonta les lignes en courant, houspillant les hommes, leur ordonnant de garnir les murs, préparer les pièces d’artillerie et vérifier l’armement, laissant Redfield et son escouade de commandement avec la jeune estafette.
- Chambers, prends Valentine avec toi et retournez au poste médical. Burton, fais un tour des positions et vérifie que chacun soit à sa place. Prends Kennedy avec toi pour vérifier la liaison.
Ses subordonnés partis exécuter les ordres, Redfield, resté seul, prit la radio.
- Bravo, de Alpha, parlez.
Il répéta l’appel plusieurs fois. Après quelques minutes, une voie grave répondit, en partie brouillée par un flot de statique.
- Alpha, ici Bravo. Redfield, ici Enrico, qu’est-ce que je peux faire pour ton bon plaisir ?
Le ton se voulait léger mais ne pouvait dissimuler entièrement la lassitude extrême de l’homme : le Capitaine Enrico était un ami de Redfield et un excellent soldat, mais les événements de l’année l’avaient usé. Sa Compagnie, réduite de moitié, avait été placée en réserve d’intervention, mais sans renforcement de ses capacités.
- Enrico, mon vieux, le QG m’annonce que cette fois c’est pour nous. Je voulais juste vérifier que tu avais bien fini ton repas ou si je devais demander à nos invités de t’attendre un peu. - Ca dépend, ça… Est-ce que mes hommes toucheront enfin leur solde si je te réponds oui ? - Tu connais la réponse du « Vieux » : nos pensions de retraite seront versées à nos veuves… Mais, tu pourras toujours négocier un supplément de whiskar à la Cantina. - Ha… Bon, je crois que je vais encore faire un effort cette fois. Ce cher Wesker est avec toi ? - Non, il joue au militaire en ce moment. Pourquoi ? - Quand tu le verras, salue-le donc de ma part et dis-lui d’aller se faire voir. - Bien compris. Ici Alpha, terminé.
Il empoigna ses armes : un couteau aussi long que son bras fut accroché à sa ceinture, un massif pistolet laser dans son holster de cuisse, un fusil à pompe dans le dos, avec suffisamment de munitions pour abattre un régiment entier. Dans ses mains, son fusil de sniper, son arme de prédilection. Presque plus par habitude que pour être efficace, il s’essuya les mains sur son treillis et s’installa dans l’emplacement de combat pompeusement appelé « PC de Compagnie » - un trou hâtivement bétonné, recouvert de plaques de blindages piquées sur une épave – où s’affairaient déjà les quelques membres de son escouade de commandement qui n’accompagnaient pas Burton. Il entama l’attente, observant son environnement à travers la lunette de son fusil…
Ce n’est qu’au bout de quelques dizaines de minutes qu’il perçut le vrombissement. D’abord à peine perceptible, celui-ci gagna en intensité pour devenir un grondement sourd alors que le sol vibrait de concert. Autour de lui, ses hommes resserraient inconsciemment leur prise sur leurs armes comme pour se rassurer, mais leurs regards trahissaient leur crainte.
Ils apparurent sur la ligne d’horizon : des transports blindés Rhinos, des chars d’assaut Predators, des Land Raiders et d’autres engins infernaux plus ou moins reconnaissables, noyés dans une marée de guerriers. Au milieu de ce déploiement en force, trois formes massives écrasaient de leur taille tout ce qui les entourait. Jouant sur la focale de sa lunette, Redfield zooma sur les trois mastodontes : des Shadoswords, que les autochtones appelaient Excaliburs. Décorés de crânes, arborant des runes brûlantes sur leur blindage rouge, chacun était un engin de destruction capable d’abattre une forteresse à lui seul. Qu’un escadron complet soit concentré en un seul point trahissait la volonté de l’ennemi de percer. Tout en observant les guerriers géants en armure lourde et leurs matériels, Redfield commença à distinguer un bruit lancinant, à peine audible dans le grondement des moteurs. Au bout de quelques secondes, il finit par comprendre de quoi il s’agissait : l’ennemi chantait.
Soudain, le barrage d’artillerie se déchaîna, alors que l’infanterie et les blindés entamèrent l’assaut. Les coups des canons Volcano frappèrent sans merci les positions impériales ou entamaient la coque de la Ruche, alors que les premiers obus ou les lasers s’abattaient sur le Mur. Presque instantanément, la ligne impériale riposta mais le rapport de force était disproportionné : les munitions des bolters lourds, des mortiers ou des autocanons ne parvenaient pas à ralentir la horde en marche et il y avait bien trop peu de canons laser ou d’obusiers pour traiter les cibles les plus lourdes. Redfield entendit distinctement le tir saccadé d’un Thudd Gun : une chaîne d’explosions frappa la ligne ennemie et pulvérisa quelques Astartes. Mais, c’était un coup d’épée dans l’eau. Déjà, il parvenait à distinguer dans sa lunette les détails de l’ennemi, ses insignes corrompus, les heaumes grimaçants. Il visa un premier guerrier et appuya sur la détente : coup au but, en pleine tête, qui fit basculer l’ennemi à terre. Plusieurs autres Légionnaires tombèrent lorsque la ligne de défense ouvrit le feu, mais trop peu, bien trop peu. Encore quelques centaines de mètres et l’ennemi serait dans les lignes. Alors, débuterait le carnage… _________________ Ave Dominus Nox
Dernière édition par *Celtic_cauldron le Mer 18 Nov - 15:58, édité 1 fois |
| | | *Celtic_cauldron Exécuteur de Gilgamesh
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| Sujet: Re: Gilgamesh 2 / Session 4: Le Carnage Jeu 26 Fév - 16:04 | |
| VIème District, 270ème jour de la contre-attaque impériale, Ruche Gilgamesh, H+06Le Salamander patinait dans les avenues dévastées du XVème District, son moteur, poussé à plein régime, hurlait sa souffrance alors que Redfield manœuvrait pour tenter d’éviter les innombrables obstacles en travers de sa route. Dans le Chaos résultant de la débâcle des forces impériales, réquisitionner le véhicule avait été un jeu d’enfants mais les heures qui avaient suivi figuraient parmi les plus cauchemardesques de son existence. Depuis qu’il avait quitté le Mur à la tête d’une colonne hétéroclite de véhicules brinquebalants, Redfield avait contemplé l’ampleur de la dévastation apportée par les forces du Chaos : les districts extérieurs avaient été transformés en champs de ruines parsemés de charniers et de cimetières d’épaves, là où les combats avaient été les plus meurtriers et il ne se passait pas une minute sans qu’il croise quelque témoignage de l’horreur qui ravageait la Ruche.
Profitant d’un passage moins délicat, il osa risquer un œil vers le compartiment transport du véhicule de commandement de feu le Colonel Birkin. Chambers et Valentine, tâchées de sang, le visage noirci par les fumées mais miraculeusement indemnes, Burton, l’air farouche malgré sa blessure au thorax, Kennedy, son radio et Vickers, le pilote de Vendetta abattue qu’ils avaient récupéré en route. Ce dernier, ayant échappé au crash de son aéronef, avait dû se réfugier dans un conduit et était resté prostré pendant plusieurs jours sans manger et sans boire autre chose que de l’eau polluée, alors que les Dragons volants écumaient le ciel des secteurs sidérurgiques et que des bandes de guerriers en réacteurs dorsaux patrouillaient en abattant tout être vivant. Redfield ne pouvait imaginer les horreurs dont le jeune pilote avait pu être témoin, mais à le voir recroquevillé et marmonnant des paroles dénuées de tout sens, le regard vitreux, il comprenait néanmoins que sa santé mentale ne tenait plus qu’à un maigre fil.
Lui-même vit repasser devant ses yeux les quelques heures qui avaient précédé et se demanda comment ils avaient pu s’en tirer… Tout avait dégénéré si vite… Il entendait encore la fureur des combats, les hurlements des Renégats, les cris des blessés… Mais surtout, il ne parvenait à supprimer de son champ visuel l’image du monstre d’acier et d’airain qui avait percuté leur ligne, l’avait traversée comme si elle n’existait pas et avait enfoncé la coque, broyant des centaines d’hommes sous ses chenilles tout en déversant des torrents de feu et d’autres substances sur les forces impériales et chaotiques confondues.
A la vue de l’énorme idole guerrière, couverte de trophées barbares sanglants, le moral des forces de défense, en dépit de la présence des Commissaires, s’était effondré. Certains avaient renoncé au combat pour mieux se laisser massacrer, d’autres avaient sombré dans une folie furieuse et s’était jeté sur le premier être vivant à portée pour le démembrer. Mais la vaste majorité avait tenté de fuir, pour être finalement rattrapée et massacrée par les guerriers vêtus d’or et d’écarlate. Ceux qui avaient tenté de faire observer un minimum de discipline avaient été éliminés par leurs propres hommes dans la plupart des cas et Redfield avait vu Wesker se faire abattre par ces hommes dont il avait assuré qu’ils se feraient tuer sur place plutôt que de fuir.
Au milieu de ce chaos, le Lieutenant avait réussi à rameuter un noyau de survivants et à faire retraite vers l’arrière sans que cela tourne à la débandade : en tout et pour tout une centaine de survivants hagards, mêlant plusieurs unités, souvent désarmés mais décidés à échapper à cet enfer. Revenus vers le second échelon, ils avaient pu récupérer quelques véhicules épars, un fragment du personnel médical et n’avait pu filer que de justesse car les Légionnaires maudits inondaient déjà la zone en massacrant tout sur leur passage. La suite n’avait été qu’une longue fuite en avant, entrecoupée de pannes diverses et d’embuscades. Sur la centaine d’hommes qui l’avait suivi vers un abri qu’il aurait été bien peine de nommer, une trentaine avait disparu, soit tuée, soit après avoir décidé de tenter sa chance séparément. Bien qu’il sache que c’était une erreur de diviser leurs forces, Redfield ne pouvait leur en vouloir : la plupart d’entre eux n’était pas des soldats et ce qu’ils avaient vu était au-delà de leurs forces.
Kennedy le fit revenir à la réalité du moment. Redfield lui avait ordonné de bricoler la radio du véhicule afin de pouvoir retrouver une liaison radio avec les autres forces impériales :
- Mon Lieutenant ! J’ai réussi à capter un signal impérial, faible mais clair !
Le garçon était surexcité. Bien qu’il ne soit qu’une jeune recrue, encore trop inexpérimentée, c’était un génie dès qu’il s’agissait de bidouiller des câbles et de l’électronique. Redfield arrêta la colonne et transmit les commandes du véhicule à Burton. Il colla le casque du poste contre son oreille : « Ici le 402ème Bataillon depuis le 6ème district, l’ennemi a débordé nos positions depuis les districts souterrains et nous avons perdu le contact avec les forces Dark Angels sur place. Nous faisons mouvement vers le Fort Prévôtal. Contacts ennemis fréquents, effectif réduit à 40%, dotation en munition arrivée sur les dernières réserves. A quiconque entendra ce message, nous demandons de le relayer vers le QG. Nous allons poursuivre la progression par l’avenue Parnassus, en direction de la Gare de triage pour faire jonction avec nos forces sur place. Envoyez recomplètement en munitions, carburant et matériel médical. Urgent. Terminé. »
Redfield aurait voulu entrer en contact avec cette unité pour faire sa jonction avec elle, mais ses tentatives répétées ne connurent que l’échec. Il chargea Kennedy de poursuivre avant de retourner vers Burton. Le sous-officier souffrait de sa blessure, c’était évident, mais tâchait de conserver bonne figure. Redfield perçut cependant son inquiétude.
- Qu’est-ce qui ne va pas, Sergent ? - Y a pas un truc qui vous dérange, Mon Lieutenant ? Vous trouvez pas que le coin est trop calme ? - Après ce qu’on vient de quitter, je ne suis pas contre un peu moins d’excitation.
Burton était un sous-officier expérimenté et Redfield, malgré sa réponse, accorda une attention plus soutenue à son environnement. Ce dernier était calme, tel qu’il l’avait dit : pas d’explosions, pas de hurlements. La zone était en ruine mais très calme. Trop calme, commençait-il à se dire, comme si toute vie avait déserté l’endroit. Bizarrement, il remarqua également que le nombre de cadavres croisés avaient également diminué, alors que ce secteur avait vu sa population se faire décimer sur place, lorsque les forces de la Ruine avaient entrepris un génocide systématique des Ghettos. Non, quelque chose n’allait pas et il fit transmettre des consignes de vigilance à son maigre convoi.
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