*Celtic_cauldron Exécuteur de Gilgamesh
Administrateur de l'Ost de la Destruction
Messages : 7857 Date d'inscription : 05/12/2014 Age : 43 Localisation : Fort Nox
| Sujet: Gilgamesh 4 / Session 15: Fragile Alliance Jeu 19 Juil - 16:12 | |
| Ruche Gilgamesh, Conseil de Guerre de l’Alliance, 739eme jour de la contre-attaque impériale
Kielran l’Ancien observait le Conseil de l’Alliance se déchirer une fois de plus. Face à la poussée de plus en plus forte des forces de l’Annihilateur Primordial, Humains et Eldars peinaient de plus en plus à trouver un terrain d’entente sur ce qu’il convenait de faire. Les Humains eux-mêmes étaient profondément divisés quant à la meilleure manière de préserver ce monde d’une conquête totale. Pour le vieux Prophète d’Ulthwe, tout cela était incompréhensible : les deux races auraient dû naturellement coopérer, repousser les adorateurs du Chaos puis éradiquer la menace Yngir. Il avait vu ce futur dans les runes, un parmi tant d’autres mais, malgré sa bonne volonté et ses efforts, ce fil du destin toujours lui échappait… Il avait pourtant consacré une énergie précieuse à convaincre ses alliés de Comorragh et des Vaisseaux-Mondes : Biel Tan et Alaitoc n’avait consenti à poursuivre le combat que du bout des lèvres et encore cela n’avait-il été possible que parce qu’Urug Heleg s’était joint à eux. Quant aux Eldars Noirs… Le Doc allait et venait ou bon lui semblait, promettant un soutien qui peinait à se concrétiser, même si ses guerriers occasionnaient de sérieuses pertes à l’ennemi. Il était tout aussi probable qu’il s’en prenait autant à leurs alliés, poursuivant un agenda connu de lui seul.
Le vieux Prophète était épuisé, et les démêlés avec les Mon Keighs n’arrangeaient rien. L’Inquisiteur attisait les divisions entre Eldars et Humains, s’appuyant sur une partie de plus en plus conséquente des officiers qui récriminaient contre la faible contribution des Premiers Nés aux offensives. Les Autarques avaient beau expliquer ne pas avoir les effectifs le permettant et démontrer, résultats à l’appui, que leurs forces excellaient dans les opérations de harcèlement, rien n’y faisait. Si les Eldars pouvaient revendiquer le contrôle du ciel et le nettoyage des Docks, les échecs répétés des Humains et de leurs offensives monstrueusement consommatrices en vies et matériels avaient créé un fossé quasiment impossible à combler. Même les Space Marines avaient de plus en plus de mal à tolérer la présence des Eldars, bien que le Commandeur Dante ait semblé encore capable de tempérer les humeurs de ses homologues Dark Angels. Mais pour combien de temps encore ?
Sortant de sa rêverie, Kielran se concentra sur la nouvelle diatribe de l’Inquisiteur Hendriks : il était critique que les Eldars déploient leurs armées dans le réacteur de la Ruche pour en reprendre le contrôle total. Des milliers de soldats étaient tombés et il était temps que les Eldars versent leur sang à leur tour. Les Autarques se regardèrent puis Larvandrel de Biel Tan prit la parole :
- Nos guerriers sont déjà engagés au-delà de leurs capacités dans plusieurs secteurs, sans aucun soutien de votre part. Nous contribuons à votre propre effort, en versant notre sang, O combien précieux, pour bloquer les corrompus dans d’autres zones. - Cela ne suffit pas, cela ne suffit plus. Vous ne parlez que de troupes légères, Eldar. Ou sont les Titans et les marcheurs que les vôtres ont su utiliser pour tuer nos citoyens et nos hommes, il y a de cela encore quelques semaines ? Ou sont les Chevaliers qui broyèrent les soldats de l’Empereur – Loué soit son nom – en prenant d’assaut la Gare ? Je vous entends, Eldar, ou plutôt, j’entends vos excuses et votre peu d’envie de combattre contre l’ennemi. D’autres que moi vous entendent, ici, dans cette même salle. Nous vous entendons et nous n’oublions pas les milliers que votre engeance a massacrés.
Larvandrel et les autres Eldars se raidirent sous le coup de cette insulte. Kielran pouvait sentir leur humeur vaciller, alors que les flammes de la colère et du dégoût embrasaient leurs cœurs. Les apaisant d’une impulsion psychique, il voulut prendre la parole mais une voix puissante et profonde l’interrompit dans son élan :
- Il suffit, Inquisiteur. Vos paroles ont été entendues de tous. Nos allies Eldars nous apportent toute l’aide possible et nul ne doute qu’ils feront plus, s’ils le peuvent. Il est inutile de ressasser les pertes tragiques du passe. D’autres préoccupations plus urgentes accaparent notre attention. Remporter cette campagne en est une.
Dante… Une apparence d’Ange cachant un monstre a peine sous contrôle. Kielran avait de la sympathie pour le Commandeur, autant qu’il le détestait. Il y avait en lui de la grandeur qui éclipsait quelque chose de plus sombre, mais au moins faisait-il de son mieux pour préserver une faible illusion d’unité.
Comprenant qu’il devait faire un geste pour ne pas mettre à mal l’effort du Commandeur, Larvandrel s’inclina respectueusement :
- Comme toujours, Commandeur, vous nous rappelez à la raison. Les Eldars déploieront leurs derniers Chevaliers là ou vous jugerez bon de les envoyer.
Le Commandeur Dante accueillit cette affirmation d’un simple hochement de tête puis ordonna la fin de la session.
Hendriks voulut répondre mais les regards des Space Marines assemblés autour du Commandeur l’en dissuadèrent. Furieux, il tourna les talons et sortit de la salle, accompagné de plusieurs prélats et officiers humains. Kielran le suivit du regard, inquiet : combien de temps encore, avant que les Mon Keighs ne décident de reprendre les armes contre les Aeldari ? *** L’Inquisiteur ne décolérait pas, en rentrant vers ses quartiers. Même s’ils étaient les Elus de l’Empereur, les Astartes jouaient un jeu trouble. Les Dark Angels et leurs successeurs avaient mené une guerre secrète et leurs actions comportaient toujours une part d’ombre. L’arrivée des Fils de Sanguinius l’avait laissé espérer que cela changerait, mais ces derniers en étaient venus à défendre l’alliance avec ces maudits Xenos…
En arrivant, il vit que Redfield l’attendait. L’ancien Lieutenant des FDP arborait un air grave, plus encore qu’à son habitude.
« Seigneur, ceux que vous attendiez sont arrivés.»
Sans un mot, Hendriks pénétra dans son sanctum privé, qui lui servait tout autant de chambre que de bureau. Il avisa ses invités : « Chanoinesse, Connétable, Messeigneurs, grâce soit rendue au Divin Empereur. Nous perdons le contrôle de la situation et je crains le pire pour l’avenir. Il est plus que temps de parler de l’avenir et de notre Croisade. »
_________________ Ave Dominus Nox |
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